9.15.2007

Un extrait EN PRIMEUR de mon autobiographie: Une Seconde Chance pour une Seconde Vie

Extrait du livre Une Seconde Chance pour une Seconde Vie

'' Ma quête ''

Je ne me doutais pas ce jour-là, que c'était le début de ma quête.
C'est par un splendide samedi matin du début septembre 2003. La journée s'annonce magnifique. Le soleil radieux brille de tous ses feux. Une brise légère caresse languissamment le feuillage des arbres sur son passage. Un parfum de paix embaume le paysage. Des oiseaux chantent, volent de branche en branche, puis se pourchassent dans une amusante farandole aérienne. Un rayon de soleil s'infiltre dans l'appartement, pour finalement se reposer sur le plancher de la cuisine. '' Madame'' la chatte rousse du logis s'étire majestueusement tout en bâillant, puis, elle entreprend sa toilette matinale, ne manquant pas de jeter un coup d'oeil hypocrite- qui se veut désintéressé- à la cage de sa tendre amie '' Pixelle '' la perruche, qui elle, tout aussi hypocrite en fait autant. Elle s'ébouriffe le plumage en regardant distraitement l'altière féline. J'ouvre sa cage comme tous les matins, afin que cette cocotte jaune, puisse voler de ses propres ailes. C'est décidément une emmerdeuse de première; elle prépare déjà son manège journalier. Tout d'abord, elle s'installe sur sa rampe de décollage, puis elle jacasse pour bien attirer l'attention de ''Madame'', ainsi que la mienne, car elle sait qu'elle va avoir besoin de mon aide et je le sais aussi. '' Madame '' s'étire tout en laissant bien paraître ses crocs qui étincellent au soleil. Elle en profite pour nettoyer ses griffes en se pourléchant déjà les babines. Et c'est parti!... Le rallye commence. Cette minuscule poulette, fait battre ses ailes, puis n'écoutant que son courage, tout en se fiant au mien; elle prend son envol tout en pépiant. Elle tournoie au plafond, plonge en rase-mottes juste au-dessus de la rousse reine nonchalante. Soudain!... Prout...Prout...Prout, la téméraire petite aviatrice rit jaune; elle manque d'énergie: c'est la catastrophe aérienne. Elle est descendu trop bas, ne pouvant plus contrôler ses manoeuvres; elle s'écrase lamentablement sur le plancher après avoir foncé sur le mur. Elle glisse, puis atterrit étourdie sur le carrelage. La rousse prédatrice attendait ce moment-là. C'est là que j'interviens. Je lance un avertissement à la rousse prédatrice, pendant que pépie l'écervelée.
__ '' Madame ! '' ... Surtout n'y touchez pas!...
Elle s'arrête en laissant toutefois, reposer sa lourde patte sur ce diminutif vertébré ovipare couvert de plumes couleur jonquille. Elle ne sort jamais ses griffes. Je crois qu'elle s'amuse. Mais, comme le disait toujours ma mère: '' Vaut mieux prévenir que guérir '' mon ptit garçon.
Puis, elle me regarde et me miaule ses récriminations:
__ '' Miaw, c'est elle qui a commencé ''. '' Miaw, j'étais tranquille '', dit mièvrement l'impératrice.
__ '' Ah!... Pis enlève ta grosse patte poilue de sur moi!... Papa, sauve-moi!, supplie la frêle enquiquineuse.
Je l'extirpe donc de sa fâcheuse position, puis la remets dans sa cage, pendant qu'elle continue pépieusement ses plaintes.
__ '' C'est ça, c'est encore moi qu'on punie. Toujours moi qu'on emprisonne. C'est toujours les bons qui paient pour les méchants et pit- pit- pit '', dit-elle en s'ébouriffant le plumage. '' En plus, j'ai perdu deux plumes''
__ '' Pixelle, lorsqu'on ne sait pas piloter, on s'abstient '', mettant ainsi fin à ses caquetages capricieux.
Comme chaque fois, pendant sa petite crise d'hystérie, avec son bec, elle jette toute sa nourriture dans le fond de sa cage. Finalement s'apercevant de mon indifférence face à son humeur maussade, elle se calme, puis elle enfouie son bec dans son plumage afin de faire une petite sieste fort bien méritée d'ailleurs, tandis que '' Madame'' me rappelle à l'ordre.
__ '' Ne mériterais-je pas des petites friandises à saveur de thon: après tout, je lui ai sauvé la vie à cette pérorante et diminutive volaille '', minaude son ''Altesse Royale ''. Je la récompense et lui donne ses petites bouchées, qu'elle apprécie évidemment beaucoup plus que sa colocataire de la cage du dessus.
C'est une journée... comment dire... spéciale, très spéciale.
Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai une étrange impression. Tout semble parfait: trop parfait. D'abord, cette moiteur, qui déjà tôt dans la matinée, s'installe laissant présager une chaleur estivale en ce début de septembre. Une brume diaphane s'estompe lentement, parfumant l'atmosphère d'une touche d'irréalité. Parfois, je ressens quelque chose: comme une sensation, une prémonition, ou un avertissement. C'est une impression qui laisse son empreinte.
Depuis mon tout jeune âge, je perçois ce genre d'agitation, cette fébrilité causée par mon environnement, ou par les personnes qui gravitent autour de moi, ou les événements que j'appréhende. Toutes ces émotions se bousculent et prennent possession de tout mon être. Je suis doté d'une '' supra-sensibilité ''. J'apprends à me taire, car si je raconte une histoire qui m'est arrivé, qui en fait est un fait vécu, ce fait, cette histoire devient pour mes frères et ma soeur, quelque chose d'abracadabrant, puis ils finissent toujours par me demander: '' Dans quel film as-tu vu ça? ''...Pourtant, ces situations sont bien réelles, mais pour eux, c'est difficile à croire. Je les amuse.
__ '' Forcément, c'est le fruit de ton imagination fertile '', me disent-ils en riant.
Cette vaticination m'habite, elle est inhérente à moi: je dois vivre avec pour le reste de ma vie. Tout m'inquiète, m'angoisse, me fait peur!... Cette ''suprasensibilité '', cet état dans lequel je suis prisonnier, me contrôle. Heureusement, je ne suis pas seul... Un autre moi intervient dans ces moments-là. Il me parle, me console, me calme. Il est là, a toujours été là, avec moi, pour moi, afin de prendre la relève lorsqu'il sent que je perds le contrôle. Il m'aide à passer au travers ces différentes situations.
Donc, par ce beau samedi matin de septembre, on frappe à ma porte... C'est le voisin de l'appartement du dessous qui m'invite à aller avec lui sur la Rive-Sud. Je le connais un peu et me semble être sympathique et sans histoire: nous partons. Toutefois, en dedans de moi, un frisson étrange s'empare de tout mon être... Que se passe-t-il?...C'est inexplicable; comme si j'avais rendez-vous avec le destin: mon destin. Tout cela me semble trop beau pour être vrai. Le paysage ressemble à une toile de Monet '' Impression soleil levant ''. Mon regard se pose sur le fleuve, qui sous les reflets du soleil qui se lève offre une eau verdoyante couleur d'un jade. De petites embarcations naviguent paisiblement à travers le châle éthéré d'une brume matinale. Je tourne ma tête vers mon voisin et lui dit:
__'' Regarde le fleuve comme il est magnifique! '', il ne répond rien, il n'a qu'un esquisse de sourire au coin de sa bouche. Cette impression qu'il se prépare quelque chose se fait de plus en plus sentir, ressentir je dirais même. Mais bon, il fait beau, le soleil brille, que pourrait-il arrivé?...
À la sortie du pont, nous nous arrêtons au feu rouge. En une fraction de seconde, il lance quarante dollars sur la banquette arrière en me disant:
__'' Tiens! T'en as assez pour payer pis t'en r'tourner, moé j'ai pu besoin de rien '', puis en même temps, il prend mon téléphone cellulaire, ferme la portière et détale en trombe vers la structure du '' Pont Jacques Cartier '', nous laissant bouche-bée le chauffeur de taxi et moi.
__ '' Non!... Non!... Non!... Je l'savais! Je l'savais! Que je l'savais donc, qu'il y avait quelque chose qui se tramait '', que je ne cesse de me répéter en moi-même.
Tout d'abord: la journée, la chaleur, le soleil, l'eau du fleuve, tout me semblait irréel: trop beau pour être vrai. Le chauffeur de taxi sent qu'il se passe quelque chose, il est sidéré sur place. Je m'empresse de le soulager. Je le paie et lui dit de s'en aller. Il ne se le fait pas dire deux fois. Lui aussi détale en trombe. Je me retrouve seul dans le vaste stationnement désert situé à l'arrière du métro. J'ai envie de pisser. Il n'y a aucun arbre: tant pis, je pisse quand même. On m'arrêtera pour grossière indécence, je m'en fous: je pisse.
__'' Ô Mon Dieu!... Quel soulagement!... Ouf!...Ouf...Respire, expire, garde ton calme...Non!... Moi je n'en peux plus. C'est où la France!...
Je dois réagir!... Je dois faire quelque chose!...
Des rafales de questions et réponses se bousculent dans ma tête:
__'' Dois-je m'en aller?... Après tout, je ne le connais pas tant que ça. Non!... Le chauffeur!... Le chauffeur m'a vu; il connaît même mon adresse: s'il arrivait quelque chose,on me retrouverait. S'il se suicide, je vais être obligé d'aviser sa famille!... Si je l'aide, je vais être obligé de m'en occuper. Je regarde au ciel, puis sans savoir pourquoi, j'éclate de rire, la situation est trop absurde!
__'' Non!...C'est impossible!... Vous ne pouvez pas me faire ça! C'est une farce, un rêve, je vais me réveiller!... Mon Dieu, vous ne pouvez pas m'avoir mis dans une situation pareille!...Qu'est-ce que je vous ai fait?...Comment se fait-il que je sois en plein milieu d'un drame?... Il ne sautera pas! Vous ne pouvez pas me faire vivre ça. Est-ce que je dois fuir?... Aviser la police?... Mon cellulaire!... Il est parti avec mon cellulaire. Ils vont me retracer: je ne peux plus fuir, sinon on pourrait m'accuser de non-assistance envers une personne en difficulté.
Je tourne comme une girouette qui a perdu le nord dans ce désert asphalté.
__ '' Dire qu'il y a à peine vingt minutes, j'étais en paix avec '' Madame ' et '' Pixelle '', comment se fait-il que tout peut basculer en quelques minutes.
Je ne sais plus où je suis. Finalement, de peine et de misère, je réussis à traverser le stationnement, puis j'arrive au métro. Je me commande un café au comptoir d'un petit resto. Il me semble que j'ai quelque chose à faire, mais quoi?...Ah oui!... Pisser, ensuite appeler la police. Non!... je dois appeler la police puis après: pisser.
Non!... Lequel est le plus urgent?... Pisser: après ça, je vais être soulagé et prêt à affronter ce qui s'en vient ''.
Après être allé aux toilettes, toujours le café dans les mains, je me dirige vers le téléphone, puis signale le 911, en expliquant à la jeune femme ce qui se passe.
__ '' Nous avons bien reçu votre appel monsieur! Calmez-vous...
__ '' Quoi!... J'ai déjà appelé! ''...
__'' Vous êtes monsieur untel? ''me demande -t-elle.
__ '' Oui, c'est bien moi. ''
__ '' Votre appel est entré à 09h34 monsieur. Attendez à l'extérieur du métro, une auto-patrouille est en route. Avez-vous des renseignements supplémentaires?''
__ '' Oui: il a mon cellulaire. ''
__ '' Excellent. Donnez-moi votre numéro, je vais tenter de le contacter. Vous attendez les policiers. ''
Je raccroche et sors du métro. Instinctivement je regarde vers le pont. Déjà, je vois des gyrophares de voitures de police, les pompiers, même deux embarcations pneumatiques sur le fleuveet quelques badauds qui commencent à s'attrouper, ainsi qu'une ambulance qui s'achemine vers le pont. C'est étrange, je ne me rappelle pas du tout d'avoir appelé. J'ai l'impression que durant tout ce temps, j'étais dans le stationnement au milieu de nulle part, ne sachant que faire ni ou aller. Que s'est-il passé?... Qu'est-ce qui se passe?... Que va-t-il se passer?
Le voilà... Enfin il est là celui que j'attendais, celui qui est toujours là quand je flanche, lorsque je faiblis, lorsque mes forces m'abandonnent: il est toujours là. Sans lui, je ne sais ce qui me serait arrivé; je ne sais pas comment j'aurais pu vivre. Il a toujours été là cet autre. J'ai vécu toutes ces années -- depuis ma plus tendre enfance -- croyant sincèrement qu'il y avait deux moi: un faible et un fort; un peureux et un courageux; un lâche ainsi qu'un brave: tous les deux habitants le même corps, mais avec un esprit différent: que j'étais dupe! Me croyais-je si important pour qu'à moi seul, je sois les deux!...Vanité! Je m'aperçois que j'étais vaniteux. Mais, n'eut été de sa présence dans les moments difficiles de mon existence, je n'aurais sûrement pas survécu, ou du moins, je ne m'en serais pas relevé. Mais cet autre moi, qui est-il en réalité?...
__ Je suis celui qui es: je suis toi. Qui crois-tu qui a appelé le 911 pendant que tu tournoyais comme une poule pas de tête dans le stationnement du métro?... Moi!
Pendant que tu te posais mille et une question; durant ton moment de panique qui te clouais sur place; lorsque des réponses aussi farfelues les unes que les autres; se bousculaient dans ton cerveau, qui crois-tu qui a marché lentement sans s'énerver jusqu'au métro, pendant que tu cherchais un coin discret pour pisser?... Moi!Visiblement, tu étais sous le choc de cette aventure qui te dépassait. Je t'ai vu regarder vers le ciel et parler à Dieu en lui disant:
__ Non!... Jamais je ne croirai que Vous allez permettre qu'il saute du haut du pont!... C'est impossible que Vous me fassiez subir cette épreuve!... Ça! Jamais je ne le croirai. Je vais me réveiller, assis à ma table en train de prendre mon café tout en surveillant '' Madame' '' et cette espiègle minuscule plumeau qu'est '' Pixelle '', et tout va être normal: je n'aurai pas bougé : cela ne sera que le fruit de mon imagination trop fertile. Vous ne pouvez me faire ça!
C'est alors que j'ai réalisé que je devais venir à ton secours, que je devais prendre la relève encore une fois. D'ailleurs, t'ai-je déjà abandonné lorsque tu as eu besoin de moi?... Non!... J'ai toujours été là: fidèle, prêt à te soutenir, prêt à te relever. Lorsque tu défiilais, j'étais là pour t'épauler, pour te protéger, pour te consoler, pour te sécuriser et te calmer.
__ Mais d'où te viens cette force, ce courage, cette ténacité, cette volonté d'agir, de réagir, de combattre?... Où est-ce que tu puises toutes ces ressources dont tu disposes, tout ce calme, toute cette sagesse dont tu fais la démonstration dans les moments les plus dramatiques?...
__ En toi!... Toutes ces qualités, tout ce courage, toute cette force, cette ténacité, cette volonté, tout cela, je les puise en toi: tu les possèdes toutes, sauf, que tu préfères croire qu'elles te viennent d'ailleurs, car c'est plus facile pour toi de croire en quelqu'un d'autre qu'en toi.
__ Qui es-tu vraiment?
__ Je te l'ai dit: Je suis ce que je suis et tant que Je serai, tu seras. Je serai toujours là pour te guider: si tu veux bien écouter ce que j'ai à te dire et t'abandonner dans mes bras Tout-puissants.
__ C'est donc Vous que je prenais pour l'autre moi?... Vous que j'ai confondu toute ma vie avec ma petite personne?...
__ Oui!... C'est bien moi!... Mais maintenant, je t'ai envoyé cette épreuve pour vérifier ta foi en moi. À toi de choisir ce que tu vas faire avec cette situation et comment tu vas t'en sortir.

'' Mon Calvaire ''

Dieu se fout tout simplement de ma gueule!... Ça ne se peut pas; je vais me réveiller!... C'est pas possible!... Je m'interroge: que me veut-il?... Que lui ai-je fait?...
Je sors du métro, puis, l'auto-patrouille arrive. Les policiers me demandent des explications, puis devant l'urgence de la situation, ils partent en trombe vers le pont me laissant pantois devant la station de métro.
__ Et moi, qui va me prendre en charge: personne.
Je traverse le stationnement toujours désert. J'arrive finalement à la base du pont. Je regarde les marches métalliques. Je les hais ces maudites marches qui semblent monter jusqu'au ciel. Plus mon regard monte, plus qu'il y a de marches à gravir. Un Calvaire!...
Depuis quelques années, je souffre d'emphysème, donc beaucoup de difficultés à monter les escaliers. Mon chemin de croix commence. Je débute ma pénible ascencion. Je ne crois pas pouvoir y arriver et pourtant il le faut. Lentement, marche par marche, je monte. Combien de temps cela m'a pris, je n,en sais rien, Finalement, épuisé, pompant comme une vieille locomotive au charbon, je réussis l'exploit. Mais, rendu sur le pont, je m'affaisse puis j'atterris sur le cul, appuyé à la rambarde du pont. À ce moment-là, j'en profite pour jeter un regard à la scène qui se présente à moi. Un camion du service d'incendie, une ambulance, des badauds sont déjà là à regarder le spectacle. Je regarde en bas du pont; il y a un canot pneumatique et la journée est toujours magnifique!... tout cela me dépasse. Je ne peux évidemment pas raconter cela à personne, surtout pas à ma famille; de toute façon, ils ne me croiront pas: ils vont encore prétendre que je fabule. S'ils savaient que j'aimerais mieux fabuler que de vivre cette expérience. Les hommes-araignés sont déjà au travail. La scène du drame est au beau milieu du pont et moi je n'en suis qu'au début: '' Dieu, donnez-moi la force et le courage d'affronter ce qui s'en vient ''.
Je marche et chaque pas que je fais j'ai l'impression de refaire et ressentir ce que le '' Christ '' a vécu. Tout en marchant, je pleure, je ris devant l'absurdité de cet interminable moment dont je me serais bien passé. J'arrive près d'une auto de police et la, je m'appuie sur la carrosserie et un policier en sort en disant:
__ Qu'est-ce que tu fais là, sur le pont? Circule, il n'y a rien à voir, la circulation est bloquée.
Comment peut-il me tutoyer: moi qui viens d'atteindre l'âge respectable de 150 ans: c'est du moins cet âge que mon corps me dit qu'il a.
__ Je suis l'ami de celui qui est sous le pont, remarquant la surprise dans ses yeux. Là, il me regarde comme il faut et s'aperçoit que je suis dans tous mes états et que j'essaie désespérément de tenir le coup pour ne pas craquer. C'est alors qu'il me dit:
__ Excusez-moi monsieur, je ne savais pas. Puis-je vous poser une question?...
__ Oui, allez-y.
__ Est-ce que vous croyez en Dieu? Me demande-t-il l'air sérieux.
Sa question me surprend et m'étonne en même temps. Je lui réponds sans aucune hésitation:
__ Oui!... Oui, je crois en Dieu.
__ Vous voyez, nous sommes deux. Il ne vous laissera pas tomber, me dit-il avec un large sourire plein de bonté.
Je venais de recevoir un message divin. À partir de ce moment-là, je me suis détendu et fais confiance à Dieu pour le reste.
__ Les hommes-araignés l'ont repéré sur une des poutres; ils discutent avec lui présentement et il semble calme. Notre répartitrice est en communication avec lui et tout semble s'arranger. Embarquez dans l'auto, je vous tiens au courant. Le temps passe. Pendant ce temps, je suis perdu dans mes pensées, lorsque la voix familière du policier vient m'apprendre qu'ils l'ont attrapé.
__ Monsieur, tout est fini, il est sauvé, mais il voudrait vous voir: qu'est-il pour vous: est-ce que c'est votre amant? Vous êtes-vous disputé?... Excusez toutes ces questions, mais on tente de savoir ce qui l'a emmené à vouloir poser ce geste.
__ Non, ce n'est pas mon amant. C'est un gars qui demeure dans le même bloc appartement que moi, mais je crois qu'il vient de réaliser qu'il était homosexuel et ce à 40 ans.
__ Bon, il va venir vous voir, ne vous en faites pas, il va être accompagné de l'ambulancier et de plus, je surveille pour qu'il ne se passe rien de désagréable.
Je le vois venir vers l'auto: il est livide et semble désorienté. La portière arrière s'ouvre, puis il s'installe près de moi et me regarde d'un air fautif, coupable, comme un
enfant qui aurait commis une grosse bêtise. Je suis furieux contre lui et en même temps soulagé que tout se termine de cette manière. Je prends le temps de respirer
profondément, car après toutes ces péripéties, j'aurais le goût de l'engueuler comme du poisson pourri, mais... Les accusations, les reproches, ne serviraient à rien.
__ Ça va? Que je lui demande. Il n'ose pas me regarder en répondant.
__ Oui.
__ Là, écoute-moi bien: tu vas suivre les ambulanciers qui vont t'emmener à l'hôpital pour te faire soigner. N'aie pas peur, je vais être là. Ça prendra le temps que ça prendra, mais je vais être là. Puis il sort de l'auto et accompagné de l'infirmier, il s'engouffre dans l'ambulance qui démarre en trombe vers l'hôpital.
__ Monsieur, ne vous en faites pas, à partir de maintenant tout va aller bien, me dit le policier.
__ Ou demeurez-vous? Sans attendre ma réponse il me dit: Je vais aller vous reconduire et si vous avez besoin de quoi que ce soit, voici ma carte, n'hésitez pas à m'appeler. Alors, on va ou?
J'ai presqu'envie de lui dire: Vous savez c'est où la France?... Ce fut mon ange gardien durant cette journée.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Tout aussi passionnant que le premier !! Fait vécu avec tant de discernements que s'en est palpable. La quête d'une recherche intérieur amène des expériences de vie très pertubateur pour celui qui chemine sur ce sentier. Mais combien gratifiant en sagesse !!

Bonne chance a toi
xxxxx
Une cousine qui t'aime.