8.17.2006

L’Apostolat (Extrait des "Dix Tables de la Sagesse Cosmique" par Mathieu Deux)


Çà fait maintenant plus d’une semaine que je me suis transformé en détective. Elle a disparue sans laisser de traces. Je suis inquiet. Elle me manque. Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé. Sans relâche, je continue mon enquête. Elle doit bien être quelque part. Moi qui l’aimait tant.
Impossible! Elle attend simplement que je la retrouve, que je la caresse, que je lui dise que je l’aime, que j’ai besoin d’elle. Que c’est cruel l’Amour. Elle ne m’a rien dit, pas même un aurevoir. Elle m’a quitté, m’a abandonné. Encore une fois, parce que j’ai aimé, on m’abandonne.
Mais moi, je ne l’abandonnerai pas. Quand j’aime, j’aime. Je vais continuer à la chercher tant que je ne l’aurais pas trouver. À la moindre occasion, dès que j’ai un moment de répit, j’intensifie mes recherches. Il n’est absolument pas question que je la laisse seule. Elle a besoin de moi, j’en suis persuadé. Personne ne me fera croire que je l’ai perdue. Dieu m’aime lui, Il ne permettra pas que l’on soit séparé. Il sait que dès que je l’ai vu, çà été le coup de foudre, elle était faite pour moi.
Si, il lui est arrivé malheur, c’est que je l’ai pas assez surveillée, que j’ai été négligeant. Je promet que si je la retrouve saine et sauve, je vais l’aimer encore plus, afin de lui démontrer tout l’Amour que j’éprouve pour elle. S’apercevant de mon angoisse, car plus le temps passe, plus je m’inquiète, elle me dit, "Maman te le dit, elle va revenir un jour, comme elle est partie". C’est aujourd’hui le jour. Ma patience a des limites. Il faut que ce soit aujourd’hui. Je me rends donc à la tasserie ou l’on entasse le foin, puis je mets à genoux, et avec la paume de mes mains, je palpe chaque pouce carré délicatement. J’avance tranquillement, sans faire de bruit. Je palpe et je palpe, je n’arrête pas, d’ailleurs personne ne pourra m’arrêter, parce que je sais très bien que si j’arrête, je vais me décourager, et çà, il n’en est absolument pas question. Je sais que si j’abandonne, je ne saurai jamais à quel point, j’étais près de mon but à atteindre.
Peu importe ce qui lui est arrivé, je dois poursuivre mes recherches jusqu’au bout, afin d’être certain qu’au moins, j’aurai fait tout ce qui était possible pour la retrouver. Je continue à palper le foin, lorsque j’entends un léger, mais alors là, un caquètement à peine perceptible. Je soulève minutieusement une motte de foin avec le bout de mes doigts, elle est là. Je suis tellement heureux que je pleure de joie. Je dépose tendrement un petit baiser sur sa jolie petite tête, et elle m’embrasse également avec un très léger coup de bec sur mes lèvres.
C’est ma petite poule de couleur, ma petite poule à moi. Nous nous comprenons. Elle me dit qu’elle savait que je la retrouverai. Pour me remercier, environ trois semaines plus tard, elle m’offrira une vingtaine de jolis petits poussins, qui vont devenir les nôtres.

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